Paru sur Boursorama.com
Wall Street a rebondi lundi après une séance en dents de scie, voyant avec soulagement les prix du pétrole se stabiliser même si des indicateurs américains l’ont déçue: le Dow Jones a gagné 1,14% et le Nasdaq 0,89%. Selon des résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a grimpé de 196,09 points à 17.361,04 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 41,45 points à 4.676,69 points.
L’indice élargi S&P 500, le plus surveillé par les investisseurs, s’est adjugé 1,30%, soit 25,86 points, à 2.020,85 points. Les indices new-yorkais, en hausse à l’ouverture, se sont fortement repliés avant de rebondir nettement, le Dow Jones enregistrant un écart de jusqu’à quelque 330 points sur la séance. « C’est un marché très vulnérable, complètement dominé par les +traders+ », a commenté Michael James, de Wedbush Securities. Deux forces contraires ont pesé sur les échanges: des indicateurs américains décevants et un rebond quasi inespéré des prix du brut, qui montraient des signes de stabilisation après avoir connu une déroute magistrale depuis l’été, avec quelque 60% de perte de valeur. Le WTI et le Brent, les références américaine et londonienne du brut, ont gagné quelque 3% lundi. « Même si les chiffres ISM ont provoqué une chute, ce sont les cours du brut qui ont dominé et l’ont emporté », a jugé Art Hogan, de Wunderlich Securities. En effet, « on sait que le marché ne se stabilisera pas tant que l’énergie de ne stabilisera pas », a insisté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. « Car un pétrole qui baisse, c’est déflationniste » et ce n’est bon ni pour l’emploi, ni pour les salaires. L’activité manufacturière américaine pour le mois de janvier a ralenti plus que prévu, selon un indice de l’association professionnelle ISM. Plombée par la déroute du marché pétrolier, l’inflation sur un an a ralenti en décembre, chutant à son plus bas niveau depuis octobre 2009. Dans l’immobilier, les dépenses de construction ont aussi déçu, augmentant moins que prévu. Les dépenses des ménages aux Etats-Unis sont tombées dans le rouge en décembre, mais leurs revenus ont toutefois continué à augmenter. – Argent frais? – Les investisseurs ont aussi suivi attentivement une allocution du président américain Barack Obama qui a dévoilé le budget 2016, dont une réforme fiscale qui inciterait les entreprises à rapatrier aux Etats-Unis leurs bénéfices, avec une taxe ponctuelle de 14%. Ce serait une mesure qui, si elle passait, « signifierait de l’argent frais pour l’économie américaine », ce qui serait bien perçu à Wall Street, a noté M. Volokhine. D’autant que « l’on ne s’attend pas à un blocage des républicains », qui dominent le Congrès et pourraient discuter sur le niveau d’imposition mais pas sur le principe. Porté par la performance satisfaisante du membre du Dow Jones ExxonMobil (+2,47% à 89,58 dollars), qui a réussi à limiter l’impact négatif de la chute des prix du pétrole l’an dernier, le secteur de l’énergie a eu le moral: Chevron et ConocoPhillips ont grimpé respectivement de 3,44% à 106,06 dollars et de 4,43% à 65,77 dollars. Chevron a en outre annoncé l’arrêt de l’exploration de gaz de schiste, devenue moins rentable, en Pologne. Le service de vidéo en ligne Netflix, qui veut emprunter un milliard de dollars sur les marchés afin de financer son expansion et dont la note a été abaissée d’un cran à la suite de cette annonce par l’agence de notation Standard & Poor’s, a cédé 0,17% à 441,07 dollars.
L’opérateur de télécoms américain AT&T, dont l’agence a aussi abaissé la note lundi à la suite d’un gros achat de fréquences de téléphonie mobile, a toutefois grimpé de 1,94% à 33,56 dollars. L’opérateur de télécoms Verizon, qui s’apprête à vendre une série d’actifs d’une valeur totale de plus de 10 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal, s’est apprécié de 2,78% à 46,98 dollars. Le marché obligataire est reparti en baisse après une progression historique la semaine dernière. Vers 21H30 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 1,666% contre 1,644% vendredi soir, et celui à trente ans à 2,249% contre 2,225% à la précédente clôture.