Wall Street termine sans direction après des craintes liées à l’Ukraine

15 août 2014
Paru sur boursorama.com
  
Vers 16H00 GMT, après une ouverture en nette hausse, le Dow Jones reculait de 120,67 points à 16 529,91 points et le Nasdaq de 24,05 points à 4 428,95 points. L’indice élargi S&P 500 cédait 0,61 %, ou 11,92 points, à 1 943,26 points. « L’explication est simple : les marchés ont décroché quand on a appris que l’armée ukrainienne avait attaqué un convoi militaire russe. C’est exactement le genre de nouvelles qui, un vendredi en plein milieu de l’été avec peu de participants, ne peut que rendre les gens nerveux », a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. Les indices se sont de fait soudainement repliés quand la présidence ukrainienne a annoncé que des tirs d’artilleries de l’armée avaient détruit en grande partie une colonne de véhicules blindés de transport de troupes qui a pénétré, selon Kiev, dans l’est de l’Ukraine depuis la Russie dans la soirée de jeudi. « La question maintenant est de savoir si on se dirige vers un vrai conflit armé », a souligné Gregori Volokhine. Si cela devait se produire, « les premières répercussions se feraient ressentir principalement en Europe, avec un durcissement des sanctions économiques contre la Russie et automatiquement des mesures de rétorsion de la part » de Moscou, a expliqué le gérant de fonds. « L’impact serait moins important sur les Etats-Unis mais cela contribuerait à une certaine peur du risque », a-t-il ajouté.
– Nouvelles spéculations sur la Fed –
Ce sentiment planait sur un marché qui avait débuté la séance dans le vert malgré des indicateurs américains en demi-teinte. La production industrielle aux Etats-Unis a ainsi continué de progresser en juillet pour le sixième mois d’affilée. L’activité manufacturière de la région de New York a aussi continué de progresser en août, mais à un rythme ralenti. La hausse des prix à la production a par ailleurs été plus modérée que prévu aux Etats-Unis en juillet, après un rebond le mois précédent. Quant au moral des ménages américains, il a baissé en août, selon la première estimation de l’indicateur établi par l’Université du Michigan. Ces statistiques s’ajoutent à d’autres chiffres sans éclat concernant l’économie américaine diffusés plus tôt dans la semaine, comme la stagnation des ventes de détail en juillet ou l’augmentation plus importante que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage. Tous ces indicateurs « apaisent les craintes sur un éventuel relèvement plus tôt que prévu des taux d’intérêt par la Fed », ont souligné les analystes de Charles Schwab. Il est désormais acquis que la Réserve fédérale mettra fin à l’automne à son programme de rachats massifs d’actifs sur les marchés, mais les courtiers redoutent maintenant le moment où l’institution décidera de commencer à relever les taux d’intérêt, actuellement proches de zéro pour inciter au crédit.
– Coca achète Monster Energy –
Sur le front des valeurs, le groupe de cosmétiques Estée Lauder baissait de 0,50 % à 75,52 dollars. L’entreprise a terminé en beauté son exercice fiscal décalé 2013/2014 grâce à une accélération des pré-commandes pour l’année suivante, mais elle reste très prudente dans ses prévisions de bénéfices. Le géant des boissons sans alcool Coca-Cola s’appréciait de 1,36 % à 40,73 dollars. Affecté par la désaffection pour ses sodas, le groupe tente de se renforcer dans les boissons énergisantes avec l’acquisition de 16,7 %, pour 2,15 milliards de dollars, du spécialiste des boissons survitaminées Monster Energy, qui bondissait de 26,46 % à 90,61 dollars. Le groupe de médias Gannett cédait 0,21 % à 33,98 dollars. L’investisseur Carl Icahn a annoncé avoir pris une participation de 6,6 % dans l’entreprise et soutient le projet de scission de sa branche de journaux annoncé début août. La demande progressait sur le marché obligataire. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait en conséquence à 2,310 % contre 2,400 % jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,113 % contre 3,192 % la veille.