Paru sur Boursorama.com
La Bourse américaine, ballottée cette semaine par l’actualité liée à la Réserve fédérale et au
référendum britannique sur l’appartenance à l’Union européenne, devrait jouer son sort la semaine
prochaine sur le vote pour ou contre le Brexit.
Depuis le week-end précédent, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 1,06% à
17.675,16 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,92%, à 4.800,34 points. L’indice
élargi S&P 500 a reculé de 1,19%, à 2.071,22 points, avec quatre séances de baisse sur cinq.
« La semaine a été assez surprenante et passionnante », a déclaré Hugh Johnson, de Hugh Johnson
Advisors, estimant que « la grosse information de la semaine passée a été la réunion de la Réserve
fédérale, et la grosse actualité qui plane sur le marché est le Brexit ».
Si nul n’a été surpris que la Fed laisse les taux d’intérêt inchangés, M. Johnson s’est notamment dit
surpris que la présidente de la Fed Janet Yellen « ait soulevé la possibilité que la croissance
économique aux Etats-Unis et dans le monde puisse rester anémique pendant très longtemps, et
que les taux d’intérêt ne bougent pas pendant très longtemps », même si « ce n’est pas inscrit dans le
marbre ».
Mme Yellen doit être entendue au Congrès mardi et mercredi, ce qui pourrait être l’occasion
d’affiner son message.
« Mais je crois que l’évolution affichée cette semaine a été suffisamment importante pour qu’on
n’espère pas de grand changement » dans le discours de Mme Yellen, a dit Tom Cahill, de Ventura
Wealth Management.
« La seule certitude, c’est que la Fed a baissé les bras », a analysé Gregori Volokhine, chez
Meeschaert
Financial Services, évoquant « la semaine où la Fed a commencé à perdre de la
crédibilité vu sa valse-hésitation sur les taux d’intérêt », qu’elle avait longtemps assuré vouloir
redresser plus d’une fois cette année.
Autrement plus surveillé sera le vote britannique de jeudi, devant lequel le marché se trouve
totalement désemparé, à en croire Gregori Volokhine.
« Le marché est dépassé par des éléments qu’il ne peut pas contrôler et dont on ne peut pas calculer
les conséquences », a-t-il souligné, « du coup les indices sont devenus totalement erratiques ».
Pour lui, « il est difficile d’imaginer un haussement d’épaules des marchés » à l’annonce du résultat
du référendum britannique, et « les marchés vont plutôt sur-réagir que sous-réagir », que ce soit à la
hausse en cas de maintien dans l’Union, ou à la baisse en cas de Brexit.
« Je m’attends à une hausse de peut-être quelques points de pourcentage en signe de soulagement »
si les partisans de l’Union européenne l’emportent, a nuancé M. Cahill, alors que si le non
l’emporte, « nous pourrions assister à une chute considérable ».
« Cela remettrait en question l’Union Européenne et la zone euro, et cela serait très
problématique », a-t-il souligné.
En tout état de cause, « nous sommes dans une période où on peut essayer de deviner, non de
prévoir » ce qui va se passer, a souligné M. Johnson.
Parallèlement à ce vote qui obnubile les investisseurs, ils pourront aussi s’intéresser à une poignée
de statistiques censées être des révélateurs de l’activité aux Etats-Unis: reventes de logements et
ventes de logements neufs mercredi et jeudi, commandes de biens durables et confiance des
consommateurs vendredi.
M. Volokhine, lui, surveillera surtout l’indicateur composite de l’activité économique en mai, que
« Si ce chiffre est faible, on ne pourra plus croire au scénario d’un redémarrage de l’économie au
deuxième trimestre, et comme au premier trimestre on n’a eu que 0,8% de croissance, cela
voudrait dire qu’on va avoir une année très, très faible », a-t-il souligné.
Il est peu probable que les indices boursiers y réagissent dès la semaine prochaine, mais « dès que
la page Brexit sera tournée, l’analyse macroéconomique » viendra s’imposer aux investisseurs,
a-t-il assuré.