Paru sur Boursorama.com
En plein mois d’août, Wall Street risque de rester instable la semaine prochaine à cause de volumes d’échanges limités, après avoir déjà connu des fluctuations relativement importantes mais de courte durée, au prétexte de la dévaluation inattendue du yuan. Lors des cinq dernières séances, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 0,60% à 17.477,40 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,09% à 5.048,24 points. L’indice élargi S&P 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a avancé de 0,67% à 2.091,54 points. Même si Wall Street « n’a guère avancé dans un sens ou l’autre » à l’issue de la semaine, elle a subi « beaucoup d’instabilité pendant la semaine », le Dow Jones perdant un temps plus de 1,5% lors de la seule séance de mercredi, a souligné Tom Cahill, de Ventura Wealth Management. La Bourse a surtout enregistré d’importantes fluctuations après la décision inattendue de la banque centrale chinoise de dévaluer de fait le yuan, en début de semaine. Suivie par deux autres mesures semblables, cette dévaluation a été perçue plutôt négativement par le marché américain, qui l’a à la fois interprété comme un frein aux exportations vers la Chine et comme le signe d’inquiétudes au plus haut niveau quant au ralentissement de la deuxième économie mondiale. Toutefois, cette mesure s’apparente à « une tempête dans une tasse de thé », s’est amusé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. « Cette dévaluation de 3% du yuan, c’est un tout petit mouvement, il faut la mettre en parallèle avec le fait qu’en deux ans, le yuan s’était apprécié de 20% par rapport au yen. » Selon lui, la réaction de Wall Street, d’ailleurs moins marquée que chez ses homologues européennes, a été exagérée par le faible volume d’échanges en période estivale, et la présence disproportionnée de spéculateurs à court terme. « Même si la Chine a dominé les conversations, les gens commencent à se rendre compte qu’ils ont réagi de façon excessive », a reconnu Chris Low, de FTN Financial. « C’est en partie parce que les autorités chinoises ont un tel pouvoir sur les marchés. L’an dernier, l’euro avait plus baissé que le yuan cette semaine, mais les gens l’ont accepté, tout simplement parce qu’ils avaient perçu cela comme un rééquilibrage naturel du marché. » – Minutes de la Fed – Finalement, à l’issue de la semaine, les analystes estimaient que d’autres éléments de la semaine avaient été plus saillants, M. Volokhine citant une nouvelle baisse des cours de l’énergie, M. Cahill l’octroi d’un troisième plan d’aide international à la Grèce, et M. Low le rachat par la banque Goldman Sachs de dépôts bancaires au conglomérat General Electric (GE). « C’est une opération importante, car les régulateurs ont accru la pression sur Goldman Sachs pour que le groupe relève ses dépôts et construise une véritable infrastructure bancaire », a précisé M. Low. « C’est un pas important en ce sens, et, en même temps, cela va aider GE à se transformer sans ses services bancaires. » Désormais, les analystes vont scruter une nouvelle série d’indicateurs américains, dont des chiffres sur les permis de construire et les mises en chantiers, lundi et mardi, et le compte-rendu de la dernière réunion monétaire de la Réserve fédérale (Fed), mercredi. A l’issue de cette réunion de juillet, la banque centrale avait maintenu ses taux à un niveau presque nuls, et n’avait guère donné d’indices quant au début du retrait de cet important soutien à l’économie. En conséquence, à la lecture de ces « minutes », « on va chercher quelles ont été leurs réflexions quant à une hausse des taux », attendue par certains dès septembre, a annoncé M. Cahill. Cependant, quelle que soit l’importance des indicateurs de la semaine prochaine, l’été va continuer et « le marché va être délaissé par tout le monde », a prévenu M. Volokhine. « Le plus important sera de voir à quel point l’instabilité va continuer sur le marché, ou s’il va tomber dans une torpeur estivale en attendant la réunion de septembre de la Fed. »