Après une dernière semaine de calme estival, marquée par de nouvelles spéculations sur la politique monétaire américaine, Wall Street va faire sa véritable rentrée mardi sans avoir éclairci tous ses doutes.

Lors des cinq dernières séances, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 0,52% à 18.491,96 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,59% à 5.249,90 points. L’indice élargi S&P 500 a pris 0,50% à 2.179,98 points.

« Cette semaine était un peu comme le jeu du Monopoly, on part de la case de départ, on fait le tour en passant par tous les stades, mais une fois le tour fini, on revient au même point », a décrit Gregori Volokhine de Meeschaert, estimant que la Bourse de New York avait testé toutes les hypothèses concernant la politique de la Réserve fédérale (Fed).

Toujours taraudés par la perspective d’une remontée des taux, qui a d’abord semblé plus imminente à la suite des déclarations des responsables de la Fed à l’occasion du symposium de Jackson Hole le 26 août, les investisseurs ont lu tous les indicateurs économiques à l’aune de la politique monétaire.

« Les échanges ont été dominés toute la semaine par la conviction que les chiffres de l’emploi de vendredi seraient le seul facteur décisif d’une hausse des taux de la Fed au cours de la réunion de septembre », a expliqué Chris Low de FTN Financial.

Las, l’économie américaine a certes encore créé de nombreux emplois en août, mais moins qu’attendu, ce qui n’a guère apporté de clarté aux investisseurs.

« Les attentes du marchés quant à une hausse des taux fin septembre sont revenues à leur niveau d’avant Jackson Hole », a estimé Gregori Volokhine, avant d’ajouter que « les marchés n’arrivaient pas à se faire une idée ».

Plus globalement, la Bourse de New York, très peu volatile cette semaine, a été en partie soutenue par des indicateurs parfois décevants, mais généralement bons, hormis l’indice ISM manufacturier qui a perdu 3,2 points pour s’établir à 49,4 points, passant ainsi sous le seuil de 50% qui délimite la frontière entre contraction et expansion de l’activité.

– Retour à la campagne –

Lundi étant férié aux Etat-Unis, la plupart des investisseurs reviendront sur les marchés mardi, apportant plus de volume d’échanges, et certainement d’animation, mais les yeux toujours tournés vers la Fed.

Les marchés vont encore chercher des indices au sein des déclarations des responsables de la banque centrale américaine et des différents indicateurs économiques.

Aux Etats-Unis, deux chiffres joueront le rôle de thermomètres de l’économie : l’indice d’activité dans le secteur des services (ISM) pour le mois d’août, publié mardi, et le Livre Beige de la Fed, mercredi.

Mais sur le front des indicateurs économiques, les « chiffres les plus importants viendront de l’étranger » a jugé Chris Low.

« Il y a beaucoup d’indicateurs qui viendront de Chine, et ce sera important pour les marchés mondiaux. Son économie se stabilise, au moment où ils essaient d’encourager une croissance liée à la consommation et aux services. (…) Les chiffres nous aiderons à savoir si c’est vraiment le cas où non », a estimé Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

Jeudi, c’est une autre banque centrale qui sera au centre de l’attention avec la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et la conférence de presse qui suivra, même si elle devrait choisir d’attendre plutôt que d’agir.

« Il pourrait y avoir une petite phrase suggérant qu’elle pourrait poursuivre ses rachats d’actifs au delà de mars et cela encouragerait les Bourses européennes », a estimé Tom Cahill.

Au delà des taux d’intérêts, « la question que vont se poser les investisseurs va de plus en plus être quels sont les effets de la campagne » électorale américaine, a prévenu Gregori Volokhine avant de prendre comme exemple le secteur des entreprises de la santé, le plus volatil ces jours-ci à la suite de déclarations d’Hillary Clinton sur les prix des médicaments.