Wall Street rafraîchie par des propos de Yellen sur les valeurs boursières

15 juillet 2014
Paru sur boursorama.com
 
Wall Street reculait à la mi-séance mardi, refroidie par des propos de Janet Yellen évoquant notamment une remontée des taux d’intérêt « plus tôt » que prévu ou les valorisations « exagérées » de certains secteurs : le Dow Jones cédait 0,20 %, le Nasdaq 0,92 %. Vers 16H15 GMT, le Dow Jones Industrial Average l’chait 33,79 points, à 17 021,63 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 40,92 points, à 4 399,50 points après avoir débuté en hausse. L’indice élargi S&P 500 abandonnait quant à lui 0,47 % ou 9,38 points, à 1 967,72 points. A l’occasion de son audition semestrielle devant des représentants du Congrès américain, Janet Yellen, la présidente de la banque centrale américaine (Fed), « a répété (…) qu’une politique monétaire accommodante était encore nécessaire pour atteindre les buts » de l’institution, ont souligné les analystes de Barclays. « Cependant elle a aussi procédé à un petit changement de langage en suggérant que si les tendances sur le marché du travail continuaient à s’améliorer, cela pourrait signifier que les taux d’intérêt pourraient remonter plus tôt qu’actuellement prévu », ont-ils souligné. « D’une certaine façon, la Fed ne pouvait que décevoir », a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. « Si (Mme) Yellen annonce que l’économie va très bien, tout le monde a peur que les taux montent », a-t-il expliqué car cela signifierait un tarissement de l’afflux d’argent dit facile sur les marchés financiers. Mais les investisseurs ne sont pas non plus rassurés quand elle montre des signes d’inquiétude. Une petite phrase de l’intervention de Mme Yellen a aussi décontenancé les investisseurs : selon elle, « la mesure de la valeur (boursière) dans certains secteurs semble être très exagérée notamment pour de petites entreprises dans les réseaux sociaux et dans le secteur des biotechnologies ». « Elle essaie de refroidir un peu les attentes par rapport à certaines zones du marché particulièrement spéculatives et cela provoque un petit accès de faiblesse », a relevé Michael James de Wedbush Securities. Twitter perdait 0,89 % à 37,97 dollars, Facebook 1,55 % à 66,85 dollars, LinkedIn 1,43 % à 157,42 dollars et Yelp 4,29 % à 68,06 dollars. Dans le secteur particulièrement chahuté depuis le début de l’année des biotechnologies, Biogen se repliait de 1,99 % à 313,39 dollars, Amgen de 1,82 % à 116,82 dollars, Regeneron de 2,09 % à 311,3025 dollars et Gilead de 1,25 % à 88,73 dollars. Les investisseurs ont par ailleurs peu réagi aux indicateurs mitigés sur l’économie américaine. Les ventes de détail aux Etats-Unis ont d’une part augmenté moins que prévu en juin, en raison notamment des ventes d’automobiles et de matériaux de construction. Mais l’activité manufacturière de la région de New York a bondi en juillet à son plus haut niveau depuis plus de quatre ans. Pour Michael James, le marché « était de toute façon prêt à reprendre un peu son souffle et les commentaires de Yellen sont une excuse bien pratique ».
– Bons résultats des banques – 
Parmi les autres valeurs du jour figuraient ceux de JPMorgan Chase (+ 3,66 % à 58,35 dollars) et Goldman Sachs (+0,82 % à 168,37 dollars), dont les résultats ont dépassé les attentes du marché. Le spécialiste de produits de cosmétiques et de pharmacie Johnson & Johnson, qui a de nouveau relevé sa prévision de résultat annuel mardi après un deuxième trimestre meilleur que prévu, perdait malgré tout 1,87 % à 103,41 dollars. Le cigarettier américain Reynolds American, numéro deux américain du secteur et propriétaire entre autres de la marque Camel, perdait 5,27 % à 59,85 dollars après avoir annoncé le rachat du numéro trois, Lorillard, pour 27,4 milliards de dollars dette comprise. Ce dernier reculait de 8,15 % à 61,74 dollars. Le groupe informatique Hewlett Packard, qui a annoncé mardi la démission du président de son conseil d’administration, Ralph Whitworth, pour raisons de santé, cédait 0,29 % à 34,05 dollars. Le marché obligataire progressait après une ouverture en baisse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,538 % contre 2,549 % lundi soir, et celui à 30 ans à 3,360 % contre 3,368 % à la précédente clôture.