Wall Street rebondissait nettement lundi en mi-séance, rassurée par de bons indicateurs américains et par l’envergure jugée limitée de la réaction occidentale à un rattachement de la Crimée à la Russie: le Dow Jones s’adjugeait 0,86% et le Nasdaq 0,78%. Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average s’appréciait de 138,37 points à 16.203,74 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 33,14 points à 4.278,54 points.Le S&P 500 avançait de 0,72% (+13,28 points) à 1.854,41 points.En hausse dès l’ouverture, les indices boursiers new-yorkais ont accéléré leur progression en cours de matinée.Anticipée, la nouvelle d’un vote massif en Crimée en faveur du rattachement de la péninsule ukrainienne à la Fédération de Russie n’a pas accentué la forte baisse du marché observée la semaine dernière. Au contraire. »Le marché n’aime pas l’incertitude, il n’aime pas l’inconnu. Et on s’est réveillé ce matin avec un fait accompli: l’annexion future de la Crimée par la Russie (…) et le manque d’aggressivité dans la réaction des Occidentaux », a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert USA.La péninsule ukrainienne à majorité russophone a massivement voté en faveur de son rattachement à la Russie dimanche. En représailles, les pays occidentaux ont adopté lundi des sanctions ciblées contre des hauts responsables russes ou pro-russes pour envoyer, selon les termes de la Maison Blanche, un « message fort » à Moscou. Le président russe Vladimir Poutine restait a priori épargné pour l’instant.Le marché des actions américain accueillait cependant ces mesures avec un certain soupir de soulagement. « Ces sanctions donnent plus l’impression pour l’instant que (les Occidentaux) veulent éviter toute aggravation de la situation qu’autre chose », a souligné M. Volokhine.En effet, « un certain soulagement prévaut alors que l’option d’une intervention militaire ne semble pas faire partie de l’équation en Ukraine même si le risque reste permanent », ont commenté les experts de la note d’information financière Briefing.com.
Signe de la relative confiance des marchés, l’indice VIX, dit « indice de la peur », dégringolait de 12,79% à 15,54%.Le Parlement ukrainien vient toutefois d’approuver une mobilisation partielle de ses forces armées.Les investisseurs accueillaient aussi avec bonne humeur la parution d’indicateurs économiques américains encourageants malgré la rigueur exceptionnelle de l’hiver aux Etats-Unis ces derniers mois.La production industrielle a rebondi plus fortement qu’attendu en février et la progression de l’activité manufacturière de la région de New York s’est légèrement accélérée en mars.Ces statistiques étaient étudiées avec une attention particulière avant la tenue mardi et mercredi d’une réunion du Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC) au cours de laquelle les responsables américains évalueront l’évolution de l’économie du pays.- Aidé par Alibaba, Yahoo! grimpe -L’annonce du choix de Wall Street pour l’introduction en Bourse d’Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne, accentuait le rebond des indices boursiers américains.Le groupe internet Yahoo!, qui détient environ 20% du capital d’Alibaba, s’adjugeait 3,54% à 38,93 dollars. Ce devrait être la plus importante introduction boursière dans le secteur technologique à Wall Street depuis celle de Facebook en 2012.Le réseau social Twitter cédait 0,33% à 51,75 dollars alors que son patron, Dick Costolo, effectue actuellement une visite en Chine, quelques jours seulement après le lancement d’un projet d’entrée en Bourse à New York de son rival local Weibo.
D’autres grands noms du secteur technologique avaient le vent en poupe: Google se hissait de 1,42% à 1.189,41 dollars, Microsoft de 0,80% à 38,00 dollars et IBM de 1,68% à 185,27 dollars.Le groupe américain de messagerie United Parcel Service (UPS), qui a annoncé lundi qu’il allait augmenter de 4,4% ses tarifs à partir du deuxième trimestre, montait de 0,95% à 97,18 dollars.Dans l’énergie, le groupe Chesapeake cédait 1,43% à 24,67 dollars, après avoir annoncé lundi la scission de ses gisements pétroliers (COS) du reste du groupe.Le marché obligataire reculait. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 2,667% contre 2,645% vendredi soir et celui à 30 ans à 3,609% contre 3,587% à la précédente clôture.
Paru sur boursorama.com