Wall Street à la recherche d’une nouvelle impulsion dans les indicateurs

24 mai 2014
Paru sur boursorama.com
 
La Bourse de New York, qui a repris sa course aux sommets sans un grand enthousiasme, scrutera la semaine prochaine plusieurs indicateurs sur l’économie américaine pour tenter d’y trouver une nouvelle impulsion. Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette de la Bourse de New York, a gagné 0,70 % à 16 606,27 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, s’est adjugé 2,33 % à 4 185,81 points. L’indice élargi Standard & Poor’s 500 est monté de 1,21 % à 1 900,53 points, terminant pour la première fois au dessus du seuil des 1 900 points. « Le fait est qu’on est dans un marché simplement poussé vers le haut », estime Tom Cahill de Ventura Wealth Management. « Rien n’a vraiment changé, les valorisations de certaines actions redeviennent un peu élevées mais les données ne suggèrent pas non plus que la tendance aux gains arrive sur sa fin », remarque-t-il.
Les investisseurs sont bien un peu déconcertés par le marché obligataire, où les taux restent très bas malgré la reprise économique. « Beaucoup s’attendaient à ce qu’ils remontent, avec ou sans l’impulsion de la Fed (la banque centrale américaine), mais ce n’est pas le cas. Avec un taux de rendement des bons du Trésor à 10 ans actuellement autour de 2,5 %, ce n’est pas vraiment une alternative très appétissante au marché des actions », remarque Tom Cahill. « On n’arrive pas vraiment à savoir si cela signifie que l’économie ne va pas aussi bien que ce que les gens pensent ou s’il s’agit d’un problème structurel sur le marché obligataire », note pour sa part Art Hogan de Wunderlich Securities. Pour se faire une meilleure idée de l’état de l’économie, les investisseurs surveilleront les nombreux indicateurs publiés dans la semaine à venir, tronquée d’une séance en raison d’un jour férié aux Etats-Unis lundi. La diffusion jeudi de la seconde estimation du Produit intérieur brut du premier trimestre, affecté par une météo très rigoureuse, sera particulièrement scruté. « On sait déjà que ce ne sera pas bon, qu’elle montrera une contraction », indique Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. « Mais il sera intéressant de voir la réaction des marchés à un chiffre qui illustrera qu’on n’est pas à l’abri d’une fort ralentissement de la croissance », ajoute-t-il. D’autres indicateurs permettront de jauger la solidité de la reprise au deuxième trimestre, comme les indices sur la confiance des consommateurs en mai mardi ou les chiffres sur les revenus et dépenses des ménages en avril vendredi. « On n’a plus l’excuse de l’hiver, on attend la confirmation que la croissance est bien repartie », souligne Gregori Volokhine.
En attendant, « toute avancée positive sur les événements géopolitiques, notamment en Ukraine, ou tout commentaire jugé favorable au marché en provenance de la Fed, incite les gens à prendre des risques et à investir sur le marché des actions », relève Tom Cahill. Comme lui, plusieurs analystes mettent en avant la faible activité sur les marchés au cours des dernières séances. « Les cinq premiers mois de l’année (ponctués d’un trou d’air en janvier et de quelques frayeurs sur certaines valeurs ou secteurs à la mode en mars et avril, NDLR) ont été éprouvants pour les gestionnaires de portefeuille », explique-t-il. « Beaucoup d’entre eux veulent juste aller à la plage et oublier le marché » en attendant la confirmation d’une reprise économique vraiment solide et justifiant une nouvelle envolée des indices.