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Wall Street instable aura du mal à trouver une direction dans l’actualité prévisible

La Bourse de New York, qui a dégagé une hausse minime sur la semaine en dépit de grosses variations quotidiennes, devrait encore peiner à trouver une direction dans les jours qui viennent faute d’actualité forte à l’horizon.

 

Sur la semaine écoulée, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 0,28% à 17.847,63 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,29% à 5142,27 points.

Particulièrement surveillé par les investisseurs, l’indice élargi S&P 500 est resté presque stable, gagnant juste 0,08% à 2.091,69 points.

 

Ce quasi-immobilisme est trompeur, vu la forte chute des indices enregistrée jeudi, après la déception suscitée par la prudence de la Banque centrale européenne pour stimuler l’économie en zone euro, et le rebond de vendredi à la suite des bons chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis en novembre.

 

Pour Gregori Volokhine, chez Meeschaert New York, on a « un investisseur ballotté par des événements qu’il ne contrôle pas, et cette semaine c’était la réaction à la décision de la Banque centrale euroépenne ».

 

Le discours du président de la BCE, Mario Draghi, jeudi a bien plus ému que celui prononcé la veille par la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen, qui a surtout confirmé la perspective d’une hausse des taux d’intérêt dans deux semaines, en la dédramatisant.

 

Pour Hugh Johnson, chez Hugh Johnson Advisors, « il est difficile d’attendre autre chose qu’un marché sans tendance et volatil » la semaine prochaine, en l’absence d’actualité forte.

Les statistiques américaines les plus importantes sont attendues vendredi, avec les ventes de détail et l’indice de confiance des consommateurs.

 

Ces chiffres sont d’autant plus attendus que « les ventes de la fête de Thanksgiving (de la fin novembre) n’ont pas été suffisantes pour redonner de l’optimisme », a jugé M. Volokhine. Les résultats des magasins de demi-gros Costco attendus mardi ne peuvent pas non plus être considérés comme un baromètre fiable, selon lui, vu le déplacement des achats en ligne.

 

« On ne comprend pas bien ce que fait le consommateur, donc on espère que les chiffres seront conformes ou un peu supérieurs aux attentes et que cela donnera un coup de pouce », a précisé Tom Cahill, chez Ventura Wealth Management.

 

Hugh Johnson, de son côté, regardera surtout hors des Etats-Unis pour trouver de l’inspiration.

« Je suis sûr que les statistiques seront très commentées, mais dans l’ensemble tout est déjà connu », a-t-il dit, notant que le marché a déjà intégré dans ses valorisations la perspective d’une hausse des taux d’intérêt le 16 décembre.

 

 

– la remontée de Noël incertaine –

 

« On va maintenant se concentrer sur l’Europe, la Chine et le terrorisme », a-t-il dit.

Les investisseurs doivent notamment découvrir en début de semaine les chiffres du commerce extérieur de la Chine, puis une estimation du Produit intérieur brut en zone euro pour le troisième trimestre.

 

Certains commencent maintenant à se demander si la traditionnelle remontée de Noël du marché va se concrétiser, alors que pour l’instant le S&P n’affiche qu’une hausse d’à peine 1,6% depuis le début de l’année, bien loin des progressions à deux chiffres enregistrées sur l’ensemble des années 2012-2014.

 

« Le marché reflète l’année cette semaine », remarque M. Volokhine, « il a baissé assez fortement avant de remonter, mais en fin de compte il n’y a pas de mouvement décisif ».

 

Pour lui, ce sont les arbitrages des fonds d’investissements qui devraient fixer la tendance finale de 2015, « les facteurs techniques vont avoir bien plus d’influence que l’envie de se lancer dans de nouveaux investissements », a-t-il dit.

 

Scott Wren, chez Wells Fargo Investment Institude, était plus optimiste.

Ces dernières années « le père Noël a eu le vent en poupe », a-t-il souligné, et « dans les trois semaines je crois que nous allons monter », a-t-il dit.

 

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Christophe Sanchez: