Paru sur Boursorama.com
Wall Street, proche de records, paraît faire la fine bouche face à l’accélération des résultats trimestriels d’entreprises et privilégier des valeurs technologiques perçues comme prometteuses de croissance.
Sur une semaine, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a lâché 0,27% à 21.580,07 points.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a pris 1,19% à 6.387,75 points.
L’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,54% à 2.472,54 points.
« Quand les résultats sont bons mais dans des entreprises qui n’ont pas de croissance ou une croissance faible, ces entreprises sont punies. On peut parler des banques qui ont des résultats plutôt meilleurs que prévu dans l’ensemble mais sans montrer de signe de croissance », a relevé Gregori Volokhine de Meeschaert.
A l’inverse, une entreprise du secteur technologique comme le service de vidéo en ligne Netflix a réussi à prendre 17% sur la semaine en dépassant le seuil des 100 millions abonnés et en se montrant optimiste pour le troisième trimestre. Cela a éclipsé un bénéfice par action légèrement moins élevé que prévu.
Cette préférence pour la technologie s’est d’ailleurs reflétée sur l’indice qui comprend ces valeurs au sein du S&P 500, en progression de 1,11%.
Ce secteur devrait rester dans la ligne de mire des analystes la semaine prochaine, la plus chargée de la saison de publication des comptes trimestriels avec « environ 200 entreprises du S&P 500 qui annonceront leurs résultats », selon Tom Cahill de Ventura Wealth Management.
Parmi les poids lourds de la technologie, Google/Alphabet est attendu lundi, Facebook mercredi et Amazon jeudi.
« On ne pense pas que les entreprises puissent avoir une meilleure croissance grâce à des réformes, donc il faut aller vers des entreprises qui arrivent elles-mêmes à créer leur croissance sans aide extérieure », a expliqué Gregori Volokhine.
– Revers politiques –
Les promesses du président Donald Trump de baisse d’impôts, de dépenses d’infrastructures et de déréglementation de certains secteurs, qui avaient un temps suscité de grands espoirs à Wall Street, ont de nouveau semblé s’éloigner au cours d’une semaine émaillée de revers pour la Maison Blanche.
Elle a débuté avec l’échec des Républicains à faire passer à la réforme de la santé le cap du Sénat et s’est terminé par la démission du porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer. Entre temps, les secousses de l’affaire russe ont continué à renforcer l’image de chaos à Washington.
« Le principal moteur, au delà des résultats d’entreprises, a été la baisse des taux d’intérêts et du dollar », a jugé David Levy Republic Wealth Advisors.
Les rendements obligataires ont enregistré deux semaines consécutives de baisse. « Avec des rendements obligataires faibles, il n’y a pas grand chose d’autre à faire » que d’investir en Bourse, a expliqué Gregori Volokhine.
Quant au dollar faible, il gonfle mécaniquement les profits réalisés dans d’autres monnaies par les groupes américains.
Le billet vert a touché vendredi son plus bas niveau en un peu plus d’un an face à un panier de six devises matérialisé par l’indice dollar, souffrant lui aussi des dysfonctionnements à Washington et d’un regain de l’euro.
La monnaie unique a profité de propos jugés encourageants sur l’état de santé de l’économie du vieux continent par le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, à l’issue d’une réunion de l’institution monétaire au cours de laquelle les taux directeurs sont sans surprise restés inchangés.
Le Comité de politique monétaire de son homologue américaine (FOMC) doit se réunir à son tour mardi et mercredi mais l’absence de conférence de presse à l’issue de cette réunion plaide pour le statut quo.
« Il y a en pratique zéro chance de modification des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed) », a confirmé Tom Cahill.
Comme autant d’indices sur la trajectoire ultérieure de la politique monétaire américaine, les investisseurs prêteront donc attention « à des petites choses comme un mot qui change ou un mot en moins » dans le communiqué final de la Fed, a-t-il continué.
Sur le front des indicateurs, la publication vendredi de la première estimation de la croissance américaine au deuxième trimestre fera figure de temps fort.