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Wall Street aborde le cœur de la saison des résultats avec gourmandise

Paru sur boursorama.com
 
La Bourse de New York abordait la semaine en se frottant les mains, comptant tirer profit d’une saison des résultats qu’elle espère encore riche en bonnes surprises et bien décidée à laisser de côté les tensions géopolitiques croissantes dans le monde. Au cours des cinq dernières séances, l’indice Dow Jones Industrial Average a avancé de 0,92 %, clôturant à 17 100,18 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a grappillé lui 0,38 % à 4 432,15 points. L’indice élargi Standard & Poor’s 500, le plus regardé par les investisseurs, a gagné 0,54 % à 1 978,22 points. Les tensions entre l’Occident et la Russie n’ont jamais été aussi fortes depuis la guerre froide ; une nouvelle spirale de violence qui a fait près de 300 morts s’est emparée du Proche-Orient ; l’Irak est en proie au chaos ; la Syrie est à feu et à sang. Qu’importe, « le potentiel d’un impact prolongé » de ces risques géopolitiques « sur l’Amérique des entreprises » est faible, estime David Levy, de Kenjol Capital Management. Avides de faire de bonnes affaires et d’entrer sur le marché, au moindre signe de faiblesse, les investisseurs sont sur le pont et tendent « à balayer, pour la plupart, toute négativité » pour ne pas rater le train des profits, explique Michael James, de Wedbush Securities. La nouvelle du crash aérien d’un avion de ligne dans l’Est ukrainien, probablement lié à un tir de missile, a ainsi fait chuter Wall Street jeudi, mais elle n’était qu’un mauvais souvenir, quasi lointain, vendredi. « Plus on s’avance dans la saison des résultats, plus les investisseurs sont concentrés sur le potentiel de hausse des indices », et de profits en cas de chiffres satisfaisants, poursuit David Levy. Sur les quelque 10 % d’entreprises membres du S&P 500 qui ont fait part de leurs résultats trimestriels jusqu’à présent, 68 % ont fait mieux que prévu du côté des bénéfices. Et, surtout, « 72 % d’entres elles ont annoncé des chiffres d’affaires meilleurs que prévu » contre 58 % en moyenne au cours des 5 dernières années, précise Art Hogan, de Wunderlich Securities. C’est jusque-là « une très bonne saison », juge Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. Exemple parlant, les banques, dont beaucoup craignaient des résultats très moyens à l’heure où leur rentabilité est menacée par l’entrée en vigueur des mesures les plus sévères de la réforme financière engagée après la crise de 2008, ont évité la catastrophe. « Non seulement, c’était meilleur que prévu, pour Goldman Sachs, par exemple, c’était carrément bon », indique M. Volokhine.
– Grosse semaine –
Signes d’une reprise économique américaine qui s’affirme ou bonnes nouvelles isolées ? Les investisseurs auront tout le loisir de trancher dans les jours prochains, avec l’arrivée de la plus grosse semaine de la saison des résultats. Après Halliburton et Texas Instruments lundi, mardi sera la journée la plus chargée avec les poids lourds technologiques Apple et Microsoft mais aussi Verizon, McDonald’s, Coca-Cola, DuPont, United Technologies, Lockheed Martin, et dès le lendemain Facebook, Boeing, Delta Airlines, PepsiCo, AT&T, Dow Chemical, suivis jeudi d’Amazon, General Motors, Ford, American Airlines, Caterpillar, et de Xerox vendredi. En tout, jusqu’à « 85 entreprises du S&P 500 publieront leurs comptes la semaine prochaine, couvrant un large spectre de secteurs, ce qui nous donnera une idée plus précise sur la santé de l’économie au deuxième trimestre », explique Art Hogan. On regardera notamment beaucoup « les entreprises qui ont des rendements relativement élevés » comme Facebook, « pour voir si elles peuvent les justifier par de bons résultats », note M. Volokhine. Dans cette marée de publications, les investisseurs prêteront tout de même de l’attention à quelques indicateurs économiques américains. Après quelques déceptions récentes dans l’immobilier, les ventes de logements anciens mardi et neufs jeudi seront très surveillés. De même, les opérateurs jetteront un oeil aux prix à la consommation mardi, à un indice d’activité de la Fed de Richmond le même jour et aux commandes de biens durables vendredi.
Charlotte Saillard: