Lors des cinq dernières séances, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 0,60 % à 18.543,53 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,14 % à 5.221,12 points, un niveau jamais vu. L’indice élargi S&P 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a avancé de 0,43 %, à 2.182,87 points, là aussi un record.

 

Après un début de semaine en demi-teinte, la Bourse de New York s’est lancée vers ces records juste avant le week-end, grâce à des chiffres particulièrement encourageants sur l’emploi américain pour juillet, dont une poussée inattendue des créations de postes.

« C’est le deuxième mois de suite que l’on a des chiffres très positifs, même si auparavant on avait pris connaissance d’un rapport très décevant« , a remarqué David Levy, de Republic Wealth Advisors. « Si l’on lisse ces trois rapports, on peut dire que l’économie américaine reste stable, avec une petite tendance à s’améliorer. »

 

Même si plusieurs analystes se sont empressés de rappeler que de bons chiffres étaient susceptibles d’encourager la Réserve fédérale (Fed) à vite se remettre à réduire son soutien à l’économie, les investisseurs ont manifestement préféré retenir le fait que ce rapport était quasiment immaculé.

Entre une hausse des salaires, le retour de plus en plus d’Américains sur le marché du travail et un taux de chômage maintenu sous les 5 %, « il n’y a presque aucun point faible dans ce rapport, ce qui n’arrive presque jamais », a souligné dans une note Joel Naroff, économiste indépendant.

Wall Street, où la période trimestrielle des résultats d’entreprises commence à s’achever, y a trouvé de quoi se remettre en selle après avoir tangué à la suite d’un chiffre décevant sur la croissance américaine une semaine plus tôt.

 

– Ventes de détail –

 

« On peut ressentir positivement le fait que (la Bourse) monte sur de bons fondamentaux économiques« , a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert. « Très souvent, (le marché) montait parce que la faiblesse de l’économie faisait penser que la Fed ne monterait pas les taux, mais là ce n’est pas du tout le cas. »

 

« A écouter les campagnes présidentielles, les Etats-Unis ne se portent pas bien économiquement, surtout évidemment d’après Donald Trump« , le candidat républicain opposé au gouvernement actuel et à la démocrate Hillary Clinton, a-t-il enchaîné . « Pour les investisseurs, ça crée un peu d’angoisse car le discours politique, on l’écoute continuellement. Mais la réalité est mieux que la fiction politique. »

En tout état de cause, les analystes sont plusieurs à juger que la campagne présidentielle, en vue des élections de novembre, va prendre de plus en plus de place sur les marchés, d’autant que la semaine prochaine verra peu d’indicateurs très notables à part les ventes de détail juste avant le week-end.

 

« Plus on va approcher de novembre, plus la Bourse va se pencher sur qui sera le prochain président et quels effets cela aura sur l’économie, surtout quand une semaine sera dépourvue d’actualité marquante pour les marchés« , a prévenu M. Levy.

Cet analyste s’attend à une ambiance de ce type lors des prochaines séances, après presque deux mois très animés, entre vote britannique pour une sortie de l’Union européenne, période de résultats, réunion de la Fed, estimation de la croissance et chiffres de l’emploi.

« La semaine prochaine, ce sera le calme après la tempête« , a conclu M. Levy. « La Bourse va pouvoir faire une pause et digérer les résultats d’entreprises. »