Les Britanniques ont finalement choisi le saut dans l’inconnu. Le vote devrait déboucher sur l’application de l’article 50 du Traité de Lisbonne, soit l’engagement d’une procédure de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, d’une durée supposée de deux ans, mais dont il est difficile de penser qu’elle arrive à son terme avant cinq ans.
En quittant l’Union européenne, la Grande-Bretagne perd l’accès au marché unique européen et devra conclure des accords commerciaux bilatéraux avec ses partenaires dans le monde entier.
L’impact économique de ce choix est encore difficile à évaluer. Tout dépendra de l’ampleur de la réaction du marché des changes dans les prochains mois et de celles des responsables politiques européens.
A ce sujet, la position de l’Europe face à ce « Brexit » est difficile à anticiper :
1) elle peut opter pour une position conciliante et offrir un statut particulier au Royaume-Uni à l’image de la Suisse ;
2) elle peut aussi adopter une position « dure » pour limiter les risques de contagion et ôter à d’autres l’envie de sortie de l’Union.
Dans les prochains jours, l’Europe va devoir éclaircir les modalités d’un divorce qui s’annonce compliqué tant le séisme politique anglais, et européen par réverbération, ébranle en profondeur l’ordre régissant non seulement les relations anglo-européennes, mais aussi jusqu’à l’essence même du projet communautaire.
Cette phase d’incertitude devrait fortement pénaliser la croissance anglaise dès cette année, par attentisme, dans une bien moindre mesure la zone euro, et de manière encore plus réduite, le reste du monde.
En attendant des clarifications sur l’avenir de l’Europe, les incertitudes risquent de peser sur la confiance des ménages et des entreprises. Le danger est de voir une baisse des investissements qui compromettra les perspectives de croissance et donc obligera les banques centrales à accroître leur présence dans la durée, empêchant une remontée des taux.
Ce contexte sera favorable à une nouvelle baisse des taux souverains des pays les plus « sûrs » en Europe, qui bénéficieront également d’un report vers les actifs « refuge ».
Les marchés d’actions européennes se sont déjà ajustés à la baisse, certes brutalement, mais finalement sur les niveaux où ils étaient sept jours plus tôt et sans les dépasser. Au-delà de l’effet volatilité, il n’y a donc pas eu de « ventes panique ».
L’année 2016 est celle de la volatilité, à l’image des épisodes baissiers de janvier et de février et des phases de remontée puissantes qui ont suivi. S’il est raisonnable aujourd’hui, au regard du nombre de questions qui se posent, de ne pas se précipiter pour acheter, il est clair que très rapidement des opportunités de renforcement se présenteront.
« Au milieu du chaos, se trouvent aussi les opportunités. » Sun Tzu, L’Art de la Guerre
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