X

La Bourse de Paris recule face au déploiement de l’armée en Ukraine

Paru sur boursorama.com

La Bourse de Paris a nettement reculé mardi (-0,89 %) au terme d’une séance volatile, les tensions suscitées par le déploiement de l’armée ukrainienne dans l’est du pays ayant finalement pris le pas sur des indicateurs trop mitigés pour soutenir le marché. L’indice CAC 40 a perdu 39,21 points à 4 345,35 points, dans un volume d’échanges modéré de 3,4 milliards d’euros. Lundi, il avait effectué un timide rebond (+0,43 %), entraîné par le redressement de Wall Street. Le marché parisien a ouvert à l’équilibre et a multiplié les hésitations tout au long de la journée. Il a finalement plongé, en fin de séance, dans le sillage de Wall Street, face à la recrudescence des tensions en Ukraine. « Dans une journée avec de nombreux indicateurs mitigés, les actions se sont finalement retournées (…) après le déploiement de l’armée ukrainienne contre les séparatistes dans la région de Donetsk à l’Est », observe Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. « L’armée ukrainienne éclipse les bons résultats de Johnson & Johnson et Coca-Cola », ajoute-t-il. Les deux géants américains, qui ont publié leurs résultats du premier trimestre, ont un temps soutenu Wall Street, et les places européennes par ricochet. Kiev a déployé ses forces armées dans l’Est de l’Ukraine pour faire face aux insurgés pro-russes qui occupent plusieurs bâtiments officiels dans cette région. Moscou avait plus tôt averti que tout recours à la force « sapera le dialogue » prévu jeudi à Genève, où Occidentaux, Ukrainiens et Russes doivent se réunir pour tenter de faire retomber la tension. « Les nouvelles craintes sur l’Ukraine inquiètent le marché et peuvent à tout moment le faire repartir à la baisse pour quelque temps », estime de son côté Andréa Tuéni, analyste chez Saxo Banque. « Les statistiques américaines étaient de toute façon assez quelconques. C’est surprenant que le marché n’ait pas baissé plus tôt », complète Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée. L’indice NAHB, qui mesure le moral des promoteurs immobiliers, est resté, malgré une légère amélioration, nettement en-dessous des attentes des analystes en avril. L’activité industrielle dans la région de New York a aussi ralenti de manière surprise ce même mois. D’un autre côté, la balance américaine des capitaux investis à long terme est nettement repassée dans le vert en février, et l’inflation américaine a augmenté un peu plus que prévu en mars. Les indicateurs européens n’ont pas non plus fourni de motif pour se réjouir. Les attentes des milieux d’affaires allemands concernant la conjoncture pour les six mois à venir de l’Allemagne, mesurées par le baromètre mensuel ZEW, se sont encore dégradées. Au Royaume-Uni, l’inflation a ralenti comme prévu en mars, pour atteindre son plus bas niveau depuis quatre ans. Du côté des valeurs, L’Oréal (+1,08 % à 122 euros) a été l’un des rares titres à tirer le CAC 40 vers le haut, après avoir confirmé ses objectifs d’amélioration de ses ventes et de ses résultats en 2014, malgré un repli de 2,2 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre, pénalisé par les effets de change.Sodexo a pour sa part survolé l’indice SBF 120 (+3,28 % à 77,36 euros) grâce au relèvement de sa recommandation par Deutsche Bank. A l’autre extrémité du SBF 120, Soitec a fait les frais (-10,08 % à 2,14 euros) de son nouveau revers en Californie. L’américain Tenaska Solar Ventures a finalement décidé de ne pas retenir sa technologie photovoltaïque CPV pour un important projet de parc solaire. Société Générale a perdu 2,38 % à 42,03 euros, après avoir été épinglée par le régulateur du secteur bancaire, avec une amende de 2 millions d’euros, pour ne pas avoir correctement appliqué la loi sur le « droit au compte » des plus défavorisés. Casino a fini en hausse (+0,91 % à 87,57 euros), après la publication d’un chiffre d’affaires trimestriel certes freiné à l’international par des taux de changes défavorables, mais en progression en France.

Charlotte Saillard: