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La Bourse de Paris, plombée par le ralentissement de la Chine

La Bourse de Paris a nettement trébuché (-1,36%) lundi, affectée par un nouveau signe de ralentissement de l’économie chinoise, toujours avec la crise ukrainienne en toile de fond. L’indice CAC 40 a lâché 58,94 points à 4.276,34 points, dans un volume d’échanges modéré de 3,2 milliards d’euros. Vendredi, il avait pris 0,17%.Le marché parisien a débuté la séance dans le rouge et a creusé progressivement ses pertes au fur et à mesure de la journée, sans parvenir à redresser la barre. Il n’a pas été aidé par un début de séance dans le rouge de Wall Street, après le ralentissement de l’activité manufacturière en mars aux Etats-Unis. »On est plombé par la Chine. On a le sentiment depuis quelques temps d’avoir des chiffres chinois qui montrent des signes de faiblesse » de la part de la deuxième économie mondiale, résume Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée.La production manufacturière de l’Empire du Milieu s’est à nouveau contractée en mars. Elle a ainsi atteint son plus bas niveau en huit mois, selon un indicateur provisoire publié lundi par la banque HSBC.Cet indicateur, publié à la suite d’autres déceptions, montre « une rotation très importante du modèle de croissance chinois. La Chine se réoriente vers un marché domestique, et est beaucoup moins tournée vers l’extérieur qu’elle n’a pu l’être », complète Frédéric Rozier.Le marché parisien s’est également heurté à des « résistances techniques importantes », qui l’ont empêché de poursuivre sa hausse de la semaine dernière, selon le conseiller. »On garde l’impression qu’on a besoin d’assainir le marché avant de repartir à la hausse », ajoute-t-il.Les investisseurs ont par ailleurs accueilli un indice PMI conforme aux attentes en zone euro. L’activité privée a continué de croître en mars, mais ce chiffre est toutefois mitigé.Le PMI de la France est meilleur que prévu, mais celui de l’Allemagne est décevant, pointe Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. Or, l’Allemagne « a la plus grande économie et le plus d’impact sur la zone euro », rappelle-t-il.La crise ukrainienne continue également de peser à la marge sur l’attitude des investisseurs. »Il y a potentielllement une guerre aux portes de l’Europe et on a pourtant un marché qui est à seulement 4% de ses plus hauts depuis 2008″, compare Frédéric Rozier, pour expliquer que le marché ne croit plus vraiment aux menaces de sanctions des Occidentaux.Une nouvelle base militaire ukrainienne en Crimée a été prise d’assaut lundi matin par les Russes, et le G7 se réunit dans la soirée en marge d’un sommet nucléaire pour discuter des mesures à prendre contre la Russie.Parmi les valeurs, Crédit Agricole (+0,13% à 11,23 euros) a résisté à la baisse du marché, contrairement aux autres valeurs cycliques, grâce à une note de Bank of America-Merrill Lynch.BNP Paribas a perdu 1,83% à 55,94 euros. La banque vise une croissance de plus de 6% par an pour les revenus de sa banque de financement et d’investissement, dans le cadre de son plan stratégique 2013/2016.Wendel a profité (+0,72% à 112,65 euros) des commentaires favorables de Société Générale.Eurofins Scientific a cédé 2,3% à 209,9 euros. Le groupe a acquis un laboratoire finlandais d’analyse environnementale et de denrées alimentaires qui appartenait jusqu’alors au groupe finlandais Maintpartner.Numericable (-1,77% à 27,97 euros) et Tarkett (-2,04% à 26,21 euros) font officiellement leur entrée dans l’indice SBF 120 que quittent AB Science (-4,58% à 12,09 euros) et Faiveley Transport (-3,4% à 54 euros).

Charlotte Saillard: