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La Bourse de Paris finit quasi à l’équilibre en attendant la BCE

Paru sur boursorama.com
 
La Bourse de Paris a fini quasi à l’équilibre (-0,06 %) mercredi, les investisseurs ayant rechigné toute la journée à prendre le moindre risque avant la décision tant attendue de la Banque centrale européenne jeudi. L’indice CAC 40 a perdu 2,69 points à 4 501 points, dans un volume d’échanges faible de 2,7 milliards d’euros. La veille, il avait déjà joué la prudence (-0,27 %). Sur les autres places européennes, la Bourse de Francfort a stagné à + 0,07 % et celle de Londres a baissé de 0,26 %. Par ailleurs l’Eurostoxx a perdu 0,10 %. La place parisienne a débuté à l’équilibre et a ensuite un peu baissé la tête, sans flancher pour autant, pour revenir finalement là où elle avait commencé. « C’est un marché qui depuis des semaines et des semaines attend la décision de la Banque centrale européenne, donc tout est cristallisé. Tout le monde a les yeux rivés sur la réunion de demain, avec une baisse des taux largement anticipée par le marché », a expliqué Frédéric Rozier, un conseiller de gestion de Meeschaert Gestion Privée. « Le seul doute qui depuis deux ou trois jours gagne un peu le marché porte sur l’ampleur des mesures non conventionnelles de soutien » que l’institution monétaire va annoncer et « c’est ce qui explique ce léger repli dans un marché qui ne veut plus prendre de position nette avant cette décision », a-t-il complété. « Sans surprise, en raison des fortes attentes, le marché bruisse de rumeurs ces derniers jours avant la réunion de la BCE demain » et, « dans ce contexte, la consolidation qu’on observe depuis quelques séances sur le CAC 40 est une réaction logique de la place parisienne », a aussi estimé observé Christopher Dembik, un analyste de Saxo Banque. « Les chiffres macroéconomiques du jour, un peu faibles, n’ont pas vraiment aidé non plus (…) La faiblesse des indicateurs européens auraient aussi pu consolider l’espoir des investisseurs de voir la BCE agir, mais le marché n’a pas vraiment réagi », a-t-il souligné. 
La séance a effectivement été rythmée par de nombreuses publications, d’abord en zone euro avec la confirmation du ralentissement de l’activité au mois de mai et celle d’une croissance de 0,2 % du PIB au premier trimestre. Les États-Unis ont pris le relais en début d’après-midi avec une gerbe de chiffres décevants entre un déficit commercial au plus haut en avril et surtout une baisse plus forte que prévu en mai des créations d’emploi dans le secteur privé qui a pesé sur l’ouverture de Wall Street. Parmi les valeurs, Ubisoft a nettement progressé (+ 2,87 % à 15,06 euros), profitant du record de ventes battu par son nouveau jeu « Watch Dogs » avec 4 millions d’unités écoulées en une semaine. Bouygues a fini en dernière place de l’indice CAC 40 (- 3,15 % à 33 euros), pénalisé par l’abaissement de son objectif de cours par le courtier Kepler-Cheuvreux. A l’autre extrémité de l’indice, Lafarge a fait un bond de 3,16 % à 65 euros, bénéficiant de spéculations positives autour de la cession de plusieurs actifs du fait de sa fusion avec Holcim. BNP Paribas a pris 1,16 % à 51,5 euros, alors que François Hollande a écrit à Barack Obama pour l’alerter sur le « caractère disproportionné des sanctions envisagées » contre la banque française pour avoir contourné l’embargo américain visant plusieurs pays. L’agence de notation Standard and Poor’s a par ailleurs menacé mercredi d’abaisser la note à long terme de BNP Paribas à cause de cette affaire. Arkema a bénéficié (+ 0,84 % à 74,81 euros) du relèvement de sa recommandation par Crédit Suisse, à « surperformer » contre « neutre » auparavant. Gemalto a progressé de 0,72 % à 80,9 euros, après l’annonce de l’adoption du paiement par carte à puce par Sam’s Club, filiale du numéro un mondial de la distribution Wal Mart, alors que cette technologie ne s’est toujours pas imposée au Etats-Unis. SII a grimpé de 4,83 % à 8,03 euros, après avoir accru fortement sa rentabilité au cours de son exercice décalé 2013/2014 et prévoit une nouvelle année de croissance de ses résultats malgré un premier semestre peu prometteur. Solucom a gagné 2,54 % à 38,31 euros, après avoir dépassé ses propres prévisions pour son exercice achevé fin mars et vise une nouvelle année de croissance soutenue gr’ce au retour d’un climat plus « serein » chez ses clients.
Charlotte Saillard: