Paru sur boursorama.com
La Bourse de Paris va vivre au rythme des résultats d’entreprises dans les prochains jours, en espérant qu’ils donneront du carburant au marché, tout en surveillant d’importants indicateurs américains. Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 0,11 % et terminé à 4 330,55 points. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent 0,81 %. Le marché parisien a surmonté les incertitudes géopolitiques liées à l’Ukraine et au Proche-Orient puis atteint jeudi les 4 400 points avec trois séances de hausse, avant de faiblir nettement vendredi. « Un peu plus de calme vis-à-vis de la géopolitique a permis au marché de repartir de l’avant, mais le mouvement n’a pas été très violent. La situation économique ne s’améliore pas en France, ce qui fait que le marché parisien reste faible depuis le début de l’année », résume Aymeric Diday, directeur de la gestion sous mandat chez SPGP. Pour Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier Aurel BGC, « les marchés européens ne sont pas extrêmement chers si l’on prend la valorisation, mais il n’y a toujours pas de raison d’aller beaucoup plus haut ». « Alors que le marché lève le camp pour l’été, dans beaucoup de domaines, il y a plus de questions que de réponses », en particulier sur l’intensité de la reprise tant aux Etats-Unis qu’en Europe, préviennent pour leur part les économistes chez BNP Paribas. Le marché devrait peut-être en savoir plus la semaine prochaine, qui s’annonce riche, avec une multitude de publications d’entreprises françaises et des statistiques américaines de premier plan. Concernant les résultats, « il va falloir être attentif parce que toute déception pourrait être lourdement sanctionnée », explique Guillaume Garabédian, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée, rappelant ce qui est arrivé ces derniers jours à Publicis, Technip ou LVMH.
– indicateurs américains suivis de près –
« Les résultats pourraient être mitigés pour pas mal de secteur en Europe parce que le climat économique n’est pas quand même pas très porteur par rapport aux Etats-Unis dont les publications sont meilleures », selon M. Diday. Les investisseurs auront de quoi faire, avec de grands noms du CAC 40, dont Renault, Orange, Michelin, Airbus, Schneider Electric, Total, Saint-Gobain, Sanofi, BNP Paribas, Air Liquide, Carrefour, EDF, Alcatel-Lucent, Legrand, Capgemini, GDF Suez, Vinci, Axa et Société Générale. Même s’il est trop tôt pour tirer un premier bilan des résultats, une saison en demi-teinte ne serait pas pour autant négative pour le marché, qui restent soutenus par les politiques monétaires, notamment de la Banque centrale européenne (BCE). « La politique monétaire continue d’être accommodante et tant que cela sera le cas, on aura des flux favorables. Le moindre repli un peu marqué est un prétexte pour que les investisseurs reviennent sur les actions », souligne M. Garabédian. Les banques centrales figureront d’ailleurs au programme des marchés la semaine prochaine avec la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi. « Ce n’est pas la réunion la plus importante parce que rien de nouveau n’est attendu », estime M. Mourier. Les investisseurs savent que le programme de rachat d’actifs s’arrêtera en octobre, même s’ils s’interrogent encore sur le calendrier de remontée des taux, prévu à mi-2015, mais qui dépendra des statistiques économiques. C’est la raison pour laquelle les prochains indicateurs américains seront suivis de près la semaine prochaine, avec les chiffres de l’emploi, l’indice ISM manufacturier et la première estimation de la croissance pour le deuxième trimestre. « L’emploi et l’ISM sont attendus bien orientés, confirmant ce qu’on a eu les dernière semaines à savoir une tendance de reprise et de croissance de l’économie américaine », souligne M. Diday. Néanmoins, « il ne faut pas que ces chiffres soient trop bons parce que la perspective d’une remontée des taux de la Fed va commencer à faire peur aux investisseurs », selon lui. Enfin, les indicateurs en zone euro seront moins nombreux, avec notamment les chiffres du chômage pour juin et l’inflation pour juillet. Cette dernière sera regardée parce que la faible hausse des prix a ces derniers temps justifié les nouvelles mesures de soutien de la BCE.