Paru sur boursorama.com
La Bourse de Paris a avancé coûte que coûte mardi (+0,25 %) : elle a ignoré les indicateurs mitigés du jour pour s’accrocher à l’espoir d’une éventuelle action de la Banque centrale européenne en juin. L’indice CAC 40 a pris 11,37 points à 4 505,02 points, dans un volume d’échanges modéré de 3,6 milliards d’euros. La veille, il avait déjà gagné 0,37 %. « La hausse d’aujourd’hui reste relative (…) Mais il y a eu des fuites dans la presse selon lesquelles la Bundesbank (banque centrale allemande, ndlr) serait prête à laisser une marge de manœuvre (au président de la BCE) Mario Draghi pour qu’il puisse utiliser des mesures non conventionnelles. Cela conforte les anticipations d’une action de la BCE dès le mois de juin », explique Guillaume Garabédian, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée. « Le marché semble dans les starting-blocks. Il est prêt à partir dès que la BCE agira », ajoute-t-il. Portée par les records de Wall Street la veille, la place parisienne a maintenu la cap à la hausse, oscillant toute la journée autour des 4 500 points. Elle a même touché un plus haut en séance depuis septembre 2008, à 4 511,35 points. Et ce, en dépit de plusieurs indicateurs mal orientés. Statistiques chinoises molles, climat des affaires en fort recul en Allemagne en mars, stocks des entreprises américaines conformes aux attentes en mars mais ventes de détail décevantes aux Etats-Unis en avril et régression des prix des produits importés… Les publications macroéconomiques du jour n’ont pas brillé. « L’idéal pour le marché en ce moment, c’est d’avoir des statistiques en demi-teinte », remarque pourtant Guillaume Garabédian. « Cela convainc les banques centrales d’injecter de la liquidité pour soutenir l’économie un peu molle (…) Cet argent finit par atterrir sur les marchés et permet d’acheter des actions : depuis plusieurs années, le marché est dopé par la liquidité sans que cela soit forcément très sain », rappelle-t-il. « Le mouvement haussier semble de plus en plus déconnecté des fondamentaux (…) Pour comprendre l’évolution des cours, il ne faut pas négliger l’importance du facteur psychologique, le phénomène de hausse sur le CAC 40 étant très largement auto-alimenté », renchérit Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Dans le même temps, « les investisseurs ne se soucient pas de l’Ukraine » et continuent de profiter « des opérations de fusions-acquisitions », note Xavier de Villepion, vendeur d’actions chez Global Equities. Parmi les valeurs, Airbus a grimpé (+6,16 % à 52,54 euros) après avoir confirmé ses prévisions et enregistré une hausse de 93 % de son bénéfice net au premier trimestre. Wendel a gagné 2,28 % à 112 euros après une hausse de son chiffre d’affaires consolidé de 2,5 % au premier trimestre. Renault (+2,23 % à 68,31 euros) a capitalisé sur les perspectives encourageantes de son partenaire japonais Nissan.En revanche, Areva a souffert (-3,78% à 17,57 euros) après les critiques de la Cour des Comptes concernant la gestion de la société sous l’ère Lauvergeon. Lagardère a perdu 1,43 % à 24,45 euros, affecté par le recul de son activité au premier trimestre, qui a souffert d’une comparaison avec un début d’exercice exceptionnel l’an dernier. Société Générale a lâché 0,93 % à 43,91 euros. La valeur avait pourtant profité en début de séance de l’annonce d’un objectif d’une croissance annuelle de son chiffre d’affaires de 3 % en moyenne d’ici 2016 et de son ambition de distribuer la moitié de son résultat net à ses actionnaires en 2015 et 2016.