La Bourse de Paris décroche, déçue par les annonces de la BCE (-3,58%)

3 décembre 2015

La Bourse de Paris a terminé en très forte baisse jeudi (-3,58%), déçue par la Banque centrale européenne (BCE) dont les mesures de soutien à l’économie n’ont pas été à la hauteur des attentes du marché.

 

L’indice CAC 40 a perdu 175,55 points à 4.730,21 points, alors qu’il prenait plus de 1% à la mi-journée, dans un volume d’échanges très étoffé de 7,0 milliards d’euros. La veille, il avait lâché 0,18%.

 

Parmi les autres marchés européens, Francfort a lâché 3,58% et Londres 2,27%. Par ailleurs, l’Eurostoxx 50 a perdu 3,61%.

 

Le marché parisien, qui a un temps été parasité par l’annonce erronée par le Financial Times d’un maintien des taux de la BCE, a décroché dans la foulée des annonces de la banque centrale.

Il clôture même sous les 4.800 points pour la première fois depuis le 21 octobre et signe sa plus forte baisse quotidienne depuis le 24 août (-5,35%).

 

« Le mouvement est assez logique. Le marché avait beaucoup progressé avant la réunion et attendait des mesures qui ne sont pas venues », résume Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée.

« Les investisseurs sont déçus parce qu’ils attendaient un vaste élargissement du programme de rachats d’actifs » et notamment une augmentation de son montant, selon lui.

 

Les marchés avaient spéculé ces dernières semaines sur des annonces fortes de la BCE à l’issue de sa réunion, mais les mesures dévoilées par son président Mario Draghi ne semblaient pas à la hauteur des attentes, très élevées, des investisseurs.

 

La BCE a d’abord décidé de baisser son taux de dépôt, avant d’annoncer un renforcement de son programme de rachats massifs de dette, sous forme d’une extension de sa durée et d’un élargissement de la palette de titres qu’elle peut acheter.

 

Ce programme dit de « QE » (quantitative easing, assouplissement quantitatif) et lancé en mars dernier sera prolongé jusqu’à fin mars 2017 au moins. La BCE aura ainsi injecté d’ici là a minima 1.500 milliards d’euros dans l’économie.

L’objectif pour la BCE est de relancer l’économie en zone euro et de lutter contre la faiblesse de l’inflation.

 

« La hausse de l’euro/dollar et le décrochage des principales places boursières sont certainement la conséquence d’une sur-réaction des investisseurs », estime pour sa part Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.

« La BCE ne pouvait guère faire mieux, elle prend clairement aujourd’hui le relais de la Fed qui va augmenter, avec certitude, ses taux ce mois-ci », souligne-t-il.

 

M. Draghi a d’ailleurs indiqué que la BCE en fait plus parce que sa politique d’assouplissement monétaire « marche », même si elle a abaissé ses prévisions d’inflation pour 2016 et 2017.

 

Pour M. Dembik, « la séance de demain sera vraisemblablement très intéressante ».

Selon lui, « les marchés auront eu le temps de digérer les annonces du jour, ce qui permettra d’avoir une meilleure visibilité concernant l’évolution des indices et des devises ».

 

La totalité des valeurs du CAC 40 ont terminé en baisse, en particulier les entreprises sensibles à la hausse de l’euro face au dollar. Airbus Group a perdu 5,27% à 63,66 euros, Safran 3,16% à 65,85 euros, Essilor 4,39% à 117,50 euros et L’Oréal 4,30% à 161,30 euros.

 

Kering a résisté (-0,25% à 160,25 euros) grâce à une note favorable de Bank of America-Merrill Lynch, tout comme Arkema (-0,13% à 66,95 euros) avec Deutsche Bank.

 

DBV Techologies (+0,48% à 66,92 euros) a bénéficié de commentaires de Barclays.

 

Store Electronic Systems s’est envolé (+14,78% à 14,57 euros), après que sa filiale autrichienne Imagotag a remporté un contrat de 98 millions d’euros auprès de « l’un des leaders mondiaux de la distribution de produits électroniques ».

 

Stallergenes Greer a plongé (-18,91% à 31,22 euros). Sa filiale, Greer a annoncé avoir reçu une notification de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui suspend temporairement les activités de production et de distribution des produits fabriqués sur son site d’Antony (Hauts-de-Seine).

 

Nicox a décroché (-7,83% à 7,24 euros) après avoir annoncé une revue stratégique de ses activités commerciales européennes, qui pourraient être cédées, afin de réduire « significativement » sa consommation de trésorerie.

 

boursorama.com