X

Après une excellente semaine, Wall Street opte pour l’optimisme

Paru sur Boursorama.com

 

Revigorée par une excellente semaine, la Bourse new-yorkaise se dirigeait avec confiance vers les prochaines séances, gardant un oeil à la fois sur une petite série de résultats d’entreprises et sur la banque centrale américaine. Au cours des cinq dernières séances, l’indice Dow Jones Industrial Average a avancé de 3,84% à 17.824,29 points, enregistrant sa meilleure semaine depuis deux ans, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 2,36% à 4.744,40 points. L’indice élargi Standard & Poor’s 500, très regardé par les investisseurs, est monté de 3,03% à 2.055,47 points. A ces niveaux, les indices new-yorkais ont quasiment effacé les pertes essuyées en début d’année, sauf pour le S&P 500 qui reste encore un peu en retrait. « On a rebondi sur la stabilisation des prix du pétrole et du dollar et c’est ce qui va continuer à inspirer les investisseurs la semaine prochaine », analyse Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. En effet, « depuis des semaines, l’énergie fait peur » et le rebond de 7% des prix du WTI cette semaine, et de 9% du Brent à Londres, « enlève un facteur d’anxiété sur le marché », estime le gérant de portefeuilles. Ceci, « associé à un sursaut dans l’activité des fusions-acquisitions (Pfizer/Hospira, Staples/Office Depot) et à un environnement de taux bas sur le marché obligataire, « cela crée des conditions très favorables pour le marché des actions », explique Stéphane Ventilato, courtier chez Oddo Securities. La confiance retrouvée du marché était d’autant plus solide que du côté de l’emploi, « il est difficile de retrouver dans l’histoire récente une telle vigueur sur la durée », souligne Christopher Low, économiste chez FTN Financial. Plus d’un million d’emplois en effet ont été créés au cours des trois derniers mois, dont 257.000 embauches en janvier, 329.000 en décembre et surtout 423.000 en novembre, selon des chiffres revus à la hausse par le Département du Travail. « On n’a pas vu de mois aussi fort que celui de novembre, en comptant ceux qui n’ont pas été influencés par des événements exceptionnels telle que la météo, depuis 1988! », insiste M. Low. Et, même si le taux de chômage est reparti en petite hausse, à 5,7%, le salaire horaire, longtemps à la peine, a progressé de 0,5% sur un mois. « Il faut donc s’attendre à ce que les dépenses de consommation finissent par réellement repartir aux Etats-Unis », estime Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management. Les opérateurs regarderont ainsi de près jeudi les statistiques sur les ventes au détail le mois dernier après la déception du mois de décembre, le seul indicateur vraiment notable la semaine prochaine, selon les analystes. La consommation est d’une importance cruciale aux Etats-Unis, où elle représente près de 70% de l’activité économique. – Surveiller la Fed – Dans ce contexte de regain d’optimisme sur l’économie américaine, il faut s’attendre « à ce que la Fed (la Réserve fédérale américaine, NDLR) monte au créneau pour préparer les marchés à un relèvement des taux », estime M. Volokhine. Une série d’interventions de membres de la banque centrale seront surveillées de près dans les prochains jours, selon lui, dont celles d’un gouverneur de la Fed Jerome Powell lundi et d’un membre de son Comité de politique monétaire (FOMC), Jeffrey Lacker (Richmond, Virginie), dimanche. Après un début de saison décevant, les entreprises américaines ont su aussi rassurer, emmenées par les résultats financiers meilleurs que prévu du géant du divertissement Disney et des réseaux sociaux Twitter et LinkedIn. Les opérateurs scruteront la semaine prochaine les comptes trimestriels de Coca-Cola et d’Omnicom mardi, de Time Warner, Pepsico, Mondelez, Cisco et de Tesla mercredi, et de Groupon, Zynga, et AIG jeudi. A l’étranger, « on continuera à regarder les discussions sur Grèce », note aussi Chris Low. Après une tournée européenne sans grands résultats, c’est devant l’Eurogroupe, soit l’ensemble des ministres des Finances de la zone euro, qu’Athènes jouera son va-tout mercredi, pour tenter d’obtenir un allègement de son énorme dette.